Entre les insultes, l’intimidation, le chantage ou les humiliations sur les réseaux sociaux, le harcèlement scolaire prend de nombreuses formes. Ce fléau des cours de récré a des conséquences catastrophiques pour la victime : baisse d’estime de soi, isolement, conduites autodestructrices … Comment reconnaître le harcèlement scolaire ? Quels sont les signes qui doivent alerter ? Et surtout, quelles solutions existent pour y mettre fin ?
Le harcèlement scolaire en France
Du CE2 au CM2, 5 % d’élèves subissent une forte multivictimation qui peut être apparentée à du harcèlement. Au collège, ce sont 6 % des collégiens qui en sont victimes.[1]
Le terrain de jeu privilégié des harceleurs est la cour de récréation, les lieux clos comme les toilettes mais également les réseaux sociaux. On parle alors de « cyber harcèlement ». Cette dernière pratique se déroule exclusivement via les smartphones et ordinateurs.
Depuis la loi du 2 mars 2022, le harcèlement scolaire sous toutes ses formes est pourtant un délit inscrit dans le code pénal. En effet, son auteur, selon son âge, encourt jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende.
Comment identifier le harcèlement scolaire ?
Ce phénomène est une violence répétée qui peut être verbale (insultes, cris, menaces), physique (coups, bousculades) ou psychologique (fausses rumeurs, moqueries, humiliations). Il se caractérise par des agissements répétés. Il s’agit d’agressions répétées régulièrement sur une période plus ou moins longue, allant de plusieurs semaines à plusieurs mois.
Vous pensez qu’un de vos enfants ou petits-enfants en est victime ? Voici quelques signes avant-coureurs qui doivent vous alerter :
- Des résultats scolaires en baisse: votre enfant, votre petit-fils ou votre petite-fille avait de bonnes notes et soudainement, son niveau a chuté ? Il se désintéresse du travail scolaire ? Une baisse brutale et inexpliquée des résultats ne doit pas être prise à la légère et peut cacher un réel mal-être.
- Une somatisation et des douleurs chroniques: les victimes de harcèlement scolaire peuvent somatiser leur souffrance en maux de ventre, perte d’appétit, troubles du sommeil, maux de tête, anxiété…
- Des blessures inexpliquées : s’il est courant que les enfants trébuchent dans la cour de récré ou se cognent parfois, des marques répétées de coups ou des bleus récurrents doivent vous mettre la puce à l’oreille. Parlez-en à l’enfant, tout en douceur.
- Un repli sur soi : auparavant, l’enfant ou l’ado était loquace, extraverti et vous racontait volontiers des anecdotes sur ses journées à l’école. Aujourd’hui, il est mutique et s’isole dans sa chambre, sans fournir d’explication précise sur son changement d’attitude.
- Une phobie scolaire : l’école étant le lieu où l’on souffre, l’enfant refuse progressivement ou brutalement d’y aller.
- La perte d’estime de soi: le harcèlement moral fragilise durablement la confiance en soi, mais également la capacité à faire confiance aux autres et le plaisir à être entouré. Si vous constatez que l’enfant est devenu peureux, effacé et se ferme aux autres, tirez la sonnette d’alarme.
Savoir dire stop
Depuis plusieurs années, la prévention et la lutte contre le harcèlement entre les élèves fait l’objet d’un large dispositif de l’Education nationale, notamment à travers son programme pHARe [1]. Si l’un de vos proches (enfant, petit-enfant, petit-neveu…) est victime de harcèlement, sachez que de nombreuses solutions sont à votre disposition pour lui venir en aide. Le plus important est de ne pas rester seul face cette situation de détresse.
Qui contacter en cas de harcèlement ?
- Alertez l’équipe enseignante et/ou la direction de l’établissement. Ces professionnels de l’éducation sont en première ligne pour identifier la situation de harcèlement et intervenir auprès de l’auteur des faits, afin de protéger la jeune victime. N’hésitez pas à solliciter un rendez-vous avec eux pour en discuter.
- Appelez le 3018, un numéro d’écoute destiné aux victimes et à leurs familles. Ce service a pour mission de soutenir et d’accompagner les victimes de harcèlement. Une équipe spécialisée, comprenant des psychologues, des juristes et des experts en outils numériques, est à votre disposition. Le service est également accessible via le site 3018.fr, par tchat en direct, Messenger, WhatsApp, ou en téléchargeant l’application 3018 : https://e-enfance.org/numero-3018/besoin-daide/.
- Demandez de l’aide aux associations comme « Hugo ! » ou « Parle, je t’écoute ». Ces associations loi 1901, qui luttent contre toutes formes de violences physiques et psychologiques faites à l’école, proposent des groupes de soutien et des espaces de parole à destination des victimes et des familles.